Une histoire de l’astrologie

 

 

 

Dans cet article, il est plus question d’une mise au point par rapport aux idées convenues d’une histoire de l’astrologie, plutôt qu’une synthèse de celle-ci.

Depuis quelques centaines d’années, l’astronomie et l’astrologie se distinguent l’une de l’autre au point qu’aujourd’hui un astronome ne pratique qu’exceptionnellement l’art astrologique et que peu d’astrologues maîtrisent ne fussent que les bases scientifiques astronomiques sur lesquelles pourtant l’astrologie est fondée.

C’est éminemment regrettable pour les deux. Totalement complémentaire, et pourtant si éloignée aujourd’hui. L’astronomie décrit en nature, en distance, en mouvement, elle se revendique comme science. L’astrologie est plus à considérer, du moins si elle est détachée de l’astronomie, comme un art, celui de l’interprétation du symbolisme des mouvements, des cycles, de leurs interactions avec la pensée humaine, avec le climat, avec les mouvements sociétaux, la santé, etc, etc. Elle peut aussi être considérée comme un art de penser, pourquoi alors ne pas utiliser le mot astrosophie; et si elle se cantonne dans l’impossible exercice d’une divination, on parlerait d’astromancie. Ce qui est certain, est que l’astrologie,  proposant un clavier symbolique assez riche, elle peut servir de référent solide à tout cheminement de conscience.

Mais quant aux débuts de l’astrologie, un des points de vue les plus consensuels est celui de considérer la naissance de l’astrologie aux environs de 3500-2500 av. notre Ere.

La majorité des livres consacrés à l’histoire de l’astrologie font état d’un intérêt essentiellement concret, au départ, et ceci aurait permis, par un certain investissement de temps et d’observation des choses, de faire évoluer les techniques agricoles, la prévision du climat, assez rapidement. Cela devait contribuer à l’essor du sédentarisme et par voie de conséquence de l’agriculture. Ensuite, ayant remarqué des similitudes entre les manifestations climatiques diverses et l’humeur des personnalités dirigeantes, les astrologues auraient progressivement élaboré une protopsychologie, s’étayant entre autre sur la mythologie locale du moment (suméro-babylonienne, égyptienne, grecque, romaine). Certes, ceci est résumé à l’extrême, mais grosso modo, l’essentiel de la littérature nous le relate plus ou moins ainsi …

Et si j’écris un article à ce sujet, vous l’aurez deviné, c’est pour opposer fermement à ce ronronnement académique une mise au point.

Pour commencer, quelques conseils de lecture:
–  « Astrologie, racines secrètes et sacrées » écrit par Marie Delclos, aux éditions Dervy. Un des rares livres  proposant une autre « version » de l’histoire de l’astrologie. Je ne partage pas l’intégralité de son contenu mais il a le mérite d’être dissonant au sein d’un chorus consensuel peu crédible, me semble-t-il.
– En complément, sans pour autant suggérer une hiérarchie d’intérêt entre les deux, la trilogie remarquable mais ardue de Patrice Bourriche, astrologue sidéraliste, se penchant aussi sur l’histoire de l’astrologie, de manière cette fois très approfondie. Intéressante, passionnante, ardue sur la longueur, très fouillée, notamment sur l’origine de certaines techniques utilisées encore aujourd’hui.
– Encore un livre, celui de Richard Doyle, « Les nouvelles frontières de l’astrologie », aux éditions du Rocher. Consacré plutôt aux astéroïdes, ce livre développe cependant au fil d’un long chapitre une autre histoire de l’astrologie.

Pour les livres à la thèse consensuelle se consacrant à ce qu’il est convenu d’appeler « l’histoire de l’astrologie »et qu’il m’a été donné de lire, les recherches historiques me semblent bien étayées, les sources sont solides. Il serait mal venu de ma part de critiquer un travail historique souvent bien ficelé.
Où le bât blesse, c’est qu’aucun de ces auteurs ne précise qu’il s’agit d’une histoire récente de l’ USAGE de l’astrologie, et que l’étude porte exclusivement sur la période assez récente de notre civilisation. Nous pourrions réagir à ceci en pensant que cela coule de source. Mais au fil des lectures ou discussions, cette évidence ne semble justement pas couler de source.

L’idée que nous nous faisons de nous-mêmes et du déroulement des choses est en corrélation avec le cadre relativement inconscient duquel l’idée émerge.
Ce manquement, quant à situer l’origine de l’astrologie dans le cadre restreint de notre civilisation, n’est donc certainement pas anecdotique.
Cherche-t-on l’origine de l’astrologie, son édification, les rapports que l’humain a eu avec elle ? ou cherche-t-on les origines récentes de son utilisation ? Enfin, récentes, entendons-nous, quelques milliers d’années …
Autrement dit, l’histoire du silex ne commence pas aux premières étincelles jaillissant de la percussion de deux d’entre eux … Il y a confusion entre l’origine d’une chose que l’on appelle conventionnellement « astrologie » et l’histoire de son usage, dans cette civilisation-ci, donc relativement récente.
Quantité de vestiges et traces historiques, datés bien antérieurement aux époques où l’on mentionne les débuts de l’astrologie, attestent d’une connaissance poussée de l’astronomie et d’un usage de celle-ci à des fins notamment architecturales et cultuelles, ce qui, on en conviendra, sort assez largement du champ de l’astronomie, et laisse supposer une conscience large des choses au point d’utiliser certaines caractéristiques cosmologiques « d’en haut » dans le monde matériel architectural ou cultuel « d’en bas ».

En empruntant la sente astrologique, que cherchons-nous, que recherchons-nous en nous?
Dans un premier temps, les motivations essentielles, les plus courantes sont celles d’une meilleure connaissance de soi, comprendre les faits vécus, mieux situer la place que nous occupons dans des sphères de plus en plus étendues (soi-même, la famille, les amis et connaissances, …).
Dans un second temps, ne sommes-nous pas conduits, irrésistiblement dirait-on, à approcher la réalité de notre place au sein du cosmos, à trouver une réponse aux aspirations spirituelles émergeant de l’intérieur de nous-mêmes? Certes, il peut y avoir des questions existentielles au départ, mais il est à remarquer que la pratique d’une certaine astrologie éveille aux questions spirituelles et s’enclenche un cheminement apportant réponses et nouvelles questions.
Quelle place alors occuper dans des sphères de moins en moins denses et de plus en plus « intérieures », quelle nature de regard va-t-il s’élaborer au fil de certaines réponses, depuis quel observatoire ce regard va-t-il se poser?
Ce qui étonne franchement et suscite alors de nombreuses interrogations est de constater qu’au fil des civilisations, les processus sont les mêmes: la prise en compte des sphères les plus vastes pour approcher la compréhension des sphères les plus intimes.

Ceci nous éloigne de l’objet premier de cet article, mais cela nous permet de déboucher sur des questions fondamentales: que sommes-nous en tant qu’individualité, quel rapport bien entretenir avec une collectivité, quelle qu’elle soit, quelle place occupe cette individualité au sein de « l’espace absolu » ? D’accord, les mots enferment, réduisent, canalisent, mais il nous faut néanmoins, par leur biais, tenter évoquer, susciter, ce qui ne s’énonce pas, mais s’accueille au sein de l’espace du cœur.

Donc, il nous est présenté que l’astrologie s’édifie d’abord et avant tout à partir d’un intérêt matériel, celui, bien légitime par ailleurs, de mieux rentabiliser les efforts alloués à l’agriculture et à l’élevage. Le contexte des connaissances de l’époque, et notamment la cosmogonie (l’ensemble des connaissances et pensées relatives à la formation et fonctionnement de l’univers) est relayé comme relativement pauvre, archaïque, emprunt de pensées magiques. Ce qui nous fait comprendre les choses d’une part avec un certain déterminisme, une soumission à des forces supérieures mais non précisées, et d’autre part, amenant à un certain dédain, à une ironie de bon ton d’autre part pour l’aspect archaïque qui est dépeint.
Tel phénomène astronomique a lieu, cela engendre tel phénomène climatique. Tel autre phénomène s’observe, engendrant tel type de comportement. Ces balbutiements nous apparaissent naïfs, peu subtils, et pourtant, nous n’en sommes toujours pas sortis réellement …
La lenteur d’évolution de la pensée en cette matière vient probablement du cadre restreint dans lequel se pose la question. La succession de balbutiements d’interprétation, d’élaboration par empirisme, au fil du temps, ne devrait pas faire penser à l’édification progressive de quelque crédibilité que ce soit, que l’on soit praticien-ne ou non en astrologie.

Une des conséquences de positionner ainsi la question de l’origine de l’astrologie et son histoire, dans un cadre aussi restreint,  amène la communauté astrologique actuelle à être encore, si pas plus qu’avant, clivée selon certains raisonnements, entraînant des approches différentes de l’art astrologique:

– une perpétuation plus ou moins inconsciente d’une pensée majoritairement déterministe et matérialiste par l’ajout de techniques de plus en plus sophistiquées,

– une utilisation du clavier astrologique dans un objectif proche de celui des sciences humaines, plus « psycho-spirituelle ».

Constatons dans la foulée en observant l’utilisation contemporaine de l’astrologie:

– une pratique astrologique à la recherche d’une reconnaissance de la communauté scientifique. Il s’agit de complexifier les choses, de perpétuer et d’améliorer des techniques « venues du fond des âges », mais ne reposant finalement que sur peu de choses, si ce n’est la répétition et perpétuation d’une technique ancienne. Il en va en astrologie comme en tout: ce n’est pas parce que c’est ancien que cela est frappé du cachet d’authenticité, de vérités indiscutables, d’efficacité.
L’analogie et l’expérience viennent souvent démentir quantité d’aphorismes ou techniques discutables. Il semble donc là y avoir une sophistication mêlant mathématique, astronomie et exotérisme, débouchant sur une pratique astrologique laissant la part belle au déterminisme. Dans cette pratique des choses, le jeu du libre-arbitre se cantonne relativement au choix opportun de telle démarche ou telle autre en fonction du moment opportun, sorte de « Kairos » des temps modernes. Ceci ne nous donne toujours pas les clés nous permettant de nous situer au sein du Cosmos … Le propos est matérialiste en essence, l’habit moral, exotérique, ne devrait pas nous tromper sur la finalité recherchée. La motivation d’une telle démarche revient, après quelques circonvolutions, à gagner en confort pour soi, en bien-être, en choix opportuniste, bref centré sur le moi, avec une vision « augmentée » des choses par exercice divinatoire mais scientifique !

– une pratique astrologique à la recherche d’une reconnaissance de la communauté des sciences humaines, cette fois. Les méthodes, leurs origines et significations profondes, sont mises en retrait, au bénéfice d’une psychologisation, voire d’une représentation magique des choses. Là où les tenants de la première tendance brandissaient des techniques de domification sophistiquées, des techniques de directions aux apprentissages ardus, les « croyants » de la seconde baignent dans une compilation de pensées dominantes propres à chaque décennie où se mêlent et s’empruntent des thématiques chères aux communautés contemporaines de la psychologie, de la psychothérapie, du « développement personnel », des cultures spirituelles en vogue,…

Où se trouve l’universel dans tout ça?

Quant à la motivation, même si les tendances semblent vraiment diverger, elle revient à quelques circonvolutions près, avec un habillage différent, au même résultat que décrit avant !

Pire, observez et remarquez une pratique dévoyée (horoscopie, marchandisation bas de gamme, utilisation d’interprétations automatiques de logiciel, interprétations d’ailleurs d’une pauvreté et d’un manque de profondeur correspondant bien aux quêtes superficielles de celles et ceux s’en attribuant faussement la rédaction).

Et puis, et elle n’est pas encore majoritaire pour l’instant, loin s’en faut, une pratique astrologique utilisant la symbolique et l’analogie pour étayer la véracité des affirmations antérieures et débroussaillant dans les techniques celles apparaissant comme signifiantes et celles n’étant que des montages intellectuels séduisants.
L’objectif n’est pas le bien-être ou le confort dans cette optique-ci, de « saisir les opportunités », pour mieux éviter les écueils que, par ailleurs, la vie nous envoie subtilement ou grossièrement pour que nous évoluions en conscience.
Cette pratique astrologique authentique entre en contact avec l’universel et le spirituel, nous instruisant tant des cycles au sein desquels nous évoluons, que de voir apparaître progressivement la place que nous occupons au sein du cosmos, et celle qu’il occupe en nous !

Quel est l’objet de la quête? De quel mal souffre l’être humain pour se fourvoyer à ce point depuis des millénaires dans des quêtes de pouvoir, de domination, d’exploitation, …?
Si nous utilisons l’astrologie et son clavier symbolique pour progresser dans certaines réponses à ces questions comme à d’autres, nous pouvons facilement nous laisser distraire en cours de route par les arcanes de l’outil. La sophistication peut être telle qu’elle engendre une sorte de fascination contribuant à confondre le moyen qu’est l’astrologie avec le but poursuivi.
Par la symbolique et l’analogie, l’induction et la déduction, nous pouvons progresser solidement. En pratiquant de la sorte, l’astrologie devient accompagnatrice d’un cheminement de libération de la conscience.

Rendons-nous compte, donc, à quel point, par le simple fait d’entériner la vision imposée de notre histoire, nous retardons une prise de conscience individuelle et collective. Et l’astrologie nous offre ce fil d’Ariane transcivilisationnel nous permettant progressivement d’accéder à un élargissement de conscience suffisant pour mieux, cette fois, nous positionner dans le cosmos, et mieux le positionner en nous. Ne prenons pas à la légère les vestiges du passé témoignant de cette connaissance des choses. Comment peut-on prêter du crédit à des affirmations réductionnistes comme celle de notre histoire officielle?

Je ne partage pas la thèse académique de l’origine de l’astrologie telles qu’elle est énoncée dans son cadre étriqué. Ces recherches nous éclairent davantage sur l’histoire de l’usage de l’astrologie, ce qui n’est vraiment pas pareil. Et encore, de ce qu’il est convenu de montrer.
Un exemple? Comment faire « coller » un usage restreint et opportuniste aux conditions climatiques de l’astrologie, et la complexité du site de Gizeh en Egypte. Son décodage, actuellement, étant toujours incomplet.
Alors qu’il y a grosso modo unité de temps et d’espace, même époque, même lieu. Excusez les raccourcis, il est spécifié grosso modo. Des chercheurs libres et indépendants nous proposent d’autres versions. Et remarquez, sans donner du crédit à une thèse alternative plus qu’à l’autre, ces autres thèses ont en commun qu’elles situent la conscience individuelle et collective bien différemment que dans le cadre de la version académique.

Par contre, les déboires successifs de l’humanité semblent ne pas altérer le rapport que l’homme entretient avec le Cosmos. Que ce soit pour des raisons climatiques, cataclysmiques, ou du fait de l’homme lui-même, le développement de l’humanité subit périodiquement des altérations sérieuses, mais autant que l’on puisse en juger par les traces laissées, l’utilisation conjointe de l’ astronomie et de l’astrologie ne date pas d’hier !

Les vestiges sur lesquels se baser sont essentiellement architecturaux, les seuls ayant pu résister à divers cataclysmes. Ils dénotent un usage cultuel, une connaissance astronomique et leur utilisation consciente à des fins symboliques, engendrant une « énergétique » qui ne peut être le fruit du hasard ! L’utilisation de ces connaissances astronomiques et astrologiques dépassait de loin le cadre d’une simple observation de phénomènes célestes à des fins de prévision météorologiques !

Un exemple encore sans s’étendre, le sujet dépassant l’objectif de cet article.
Prenons des sites mégalithiques (Carnac, Stonehenge, récemment même Lascaut, …). A chaque fois, une explication « académique » vient être mise à mal par des recherches et découvertes indépendantes. Ces sites témoignent d’une connaissance du fonctionnement du cosmos, d’une maîtrise de la géométrie sacrée, qui défient nos croyances en « des sociétés primitives aux manifestations religieuses balbutiantes et archaïques … ». La datation de pierres levées relève de périodes bien plus anciennes que celles citées pour l’origine de l’usage de l’astrologie. L’exactitude d’alignements, parfois distants pourtant de centaines et milliers de kilomètres, traversant mers et montagnes, ne fut récemment authentifié qu’avec l’appui de nos technologies contemporaines sophistiquées de balisages. Parfois, ces alignements reproduisent au sol des schémas géométriques identiques à ceux que l’on peut construire visuellement en observant certaines constellations, ceci s’étendant sur des dizaine de km de rayon.

Pas un mot dans nos livres d’ « histoire officielle » sur ces civilisations disparues (Mu, Atlantide, …) alors qu’il ne fait aucun doute que le développement de la vie humaine sur Terre connut des périodes de croissance, de frein brutal, de déclin ; que ces périodes coïncident grosso modo avec certains mégacycles (année platonicienne, 25920 ans, ères de 2100 ans, …), eux-mêmes ayant une influence prépondérante sur le climat, etc., etc.

Le doute n’est plus permis non plus quant à la survenance régulière d’un basculement des pôles. L’axe terrestre est actuellement incliné de 23° par rapport au plan reliant la Terre et le Soleil, et cela entraînant la succession des saisons. Cette situation est notre réalité actuelle, et ne fut pas une réalité « remontant à la nuit des temps »… Cette réalité actuelle, temporaire, n’a rien d’universelle, elle est momentanée, elle engendre le cycle saisonnier actuel. Elle pourrait se modifier pour laisser place à une autre réalité, temporaire à son tour. Peut-être celle d’un équateur quasi en alignement avec l’écliptique, provoquant un âge d’or climatique, une disparition du phénomène saisonnier.

Il est capital lorsqu’on travaille avec un outil référentiel comme l’astrologie de ne se préoccuper que des aspects universels de sa technique.
Pourquoi ? Parce que le but est de faire ré-émerger en conscience l’universel en nous !

La Réalité ne se limite pas aux apparences actuelles de ce monde incarné.
Il nous revient, avec honnêteté intellectuelle et cœur d’aborder les hypothèses de l’origine de l’astrologie sans préalables, sans conditionnement.
Sans volonté d’aboutir à quelques découvertes, nous pouvons néanmoins avancer avec certitude que l’astrologie fut pratiquée partout sur le globe (Amérique du sud, Moyen-Orient, Asie, Europe, …) à des époques fort éloignées, bien antérieures aux dates où nous situons académiquement les débuts de son usage. De ceci, nous pouvons être certains.

Je ne porte aucune animosité particulière adressée à la sphère académique. Peut-être suis-je régulièrement déçu de son manque de dynamisme et d’adaptation. Et face justement à ce dynamisme contemporain de l’intelligence humaine, elle fait souvent figure de rempart ou de frein aux évolutions rapides des consciences. Finalement, n’a-t-elle pas pris, en Occident d’abord, puis ailleurs dans le monde ensuite, la fonction qu’occupaient les religions à une époque où elles ne s’étaient pas encore fait dépasser par un scientisme, un positivisme? Et que dire alors quand les alcôves de la connaissance sont gangrenées par le milieu très intéressé des affaires, de l’argent à faire. Alors, le dogmatisme ayant changé de camp, on se retrouve à observer les mêmes impasses.

La méconnaissance profonde de qui nous sommes, de ce qui nous meut, de notre finalité, nous fait opter pour telle explication plutôt qu’une autre. En fin de compte, nous jouons à nous mettre d’accord sur une version des choses. C’est un peu la naissance de tout mythe, l’histoire contemporaine ne faisant pas exception. Tout comme la vérité judiciaire est à la vérité ce que l’exotérisme de pacotille est à la spiritualité universelle.

Quelle place occupons-nous au sein du Cosmos?
Il est probable au regard de l’affirmation faite précédemment que cette question est omniprésente et est indissociable de la conscience humaine. Il est probable aussi, – par quelle prescience ou transmission – que l’être humain est amené à se tourner vers « ce qui est en Haut » pour comprendre « ce qui est en Bas ». Le mécanisme de la recherche est bien rôdé: nous allons chercher à l’extérieur ce que nous n’avons pas encore découvert intérieurement.

L’astrologie, cela pourrait donc être un processus comprenant à la fois une connaissance des mécanismes célestes (cosmologie), une compréhension synthétique de ceux-ci au point d’en dégager une symbolique. Et parce que la signification de tout symbole est toujours plurielle, et parce que l’observation « d’en Bas » en fait surgir la manifestation (une expression du symbole), l’astrologie utilise continuellement l’analogie. Elle relie des choses apparemment fort dissemblables, mais répondant partiellement ou en tout à une même logique essentielle.
Si l’astrologie est cet art de l’observation et de l’interprétation, alors elle naît, s’élabore, se sophistique, en parallèle à l’évolution de la conscience de l’homme. Elle s’organise comme l’on dresserait une cartographie d’un lieu d’abord inconnu, puis progressivement précisé.
Elle offre des repères métaphysiques profonds, une véritable trame spirituelle, permettant de s’affranchir d’un nombre important de croyances.
Pour autant … qu’elle ne se décline pas comme un catalogue de représentations, alternatives parfois, mais aussi contraignantes que celles dont on pense se dégager.

Comme un processus, avec progressivité donc , l’astrologie s’annonce à l’homme comme médiatrice symbolique entre la Réalité et l’idée que l’on s’en fait, ouvrant le champ de conscience au-delà de ce que la pensée « mentale et imaginatrice » la cantonnait.
Mais l’astrologie, en tant que « technique », n’est pas ce qu’elle permet d’observer, ni ce dont elle est médiatrice. C’est un médium, un processus, une grille d’une rare puissance, d’une profondeur insondable. Tout comme la carte n’est pas le territoire.

Pour revenir au sujet de cet article, l’histoire de l’astrologie, elle apparaît, en fin de compte, comme une démarche permanente entreprise par l’humanité, s’interrogeant sur les causes et finalité de son existence, tentant d’approcher la Réalité dont l’essentiel nous est inaccessible par nos sens et réflexions courantes. Et cette démarche s’appuie tant sur un savoir technique astronomique, que sur des mécanismes d’induction, de déduction, de logique, d’analogie, d’intuition.

Il fut peut-être un temps où l’homme incarné avait une pleine conscience de ses liens avec le Cosmos, compte tenu des spécificités de son incarnation. Jean Phaure, dans « Le cycle de l’humanité adamique », édité aux Editions Dervy, bon nombre d’écrit de Rudolf Steiner, Maurice Nouvel, dans « Mercure et Vénus démasqués », édité aux Editions Pardès, entre autres, évoquent cela.

Le processus de l’évolution a peut-être amené l’homme à s’incarner d’abord dans ses corps subtils, et progressivement, de plus en plus dans son corps le plus dense, son corps physique. Par cette densité grandissante, et alors la puissance de résonance donnée aux informations relayées par les sens physiques, le lien avec la « Source » se fait de moins en moins facilement, jusqu’à en perdre totalement la conscience … mais pas nécessairement la prescience.

Dans cette hypothèse, ce qui était vécu naturellement et tendant à s’estomper de la conscience, il fut sans doute nécessaire de conserver ces savoirs et les transmettre.
C’est la naissance des écoles de mystères, des cercles d’initiés, etc. Rien à voir avec les sociétés actuelles, dites parfois secrètes, bien souvent (donc pas exclusivement) plus opportunistes et matérialistes que spirituelles. La faute à « pas de chance »? Les transmetteurs de l’information, certes triés sur le volet, n’en furent pas moins soumis aux mêmes conditions d’incarnation que celles qui prévalaient pour ceux devant recevoir l’information. Et dans ces conditions, progressivement, la transmission saine s’emberlificota avec des thématiques bien concrètes de pouvoir, de rétention d’information, d’élitisme, … Le raisonnement n’a pas besoin d’être poursuivi, il suffit d’observer …
Ce qui vient d’être évoqué est une route de la transmission. Mais une autre existe, plus universelle celle-là, celle des champs morphogénétiques, ou akhashiques, ou inconscient collectif, ou bibliothèque immatérielle de l’humanité.

Revenant au processus de l’évolution de l’incarnation de l’homme, il semblerait donc que cette incarnation ne fut pas d’emblée celle que nous connaissons aujourd’hui. Dans les circonstances actuelles, celles où l’incarnation matérielle semble être totalement accomplie, nous maîtrisons de plus en plus les spécificités matérielles sans avoir pour autant retrouvé notre véritable identité et notre place au sein du cosmos.
La pensée occupant une place toujours grandissante, nous débutons à peine au niveau scientifique à entrevoir les conséquences de cette pensée dans les domaines de la santé, dans ses interactions collectives, etc. En fait, – et ceci est trop lapidaire comme résumé -, nous nageons en pleine illusion, informés quasi exclusivement par le brouhaha d’informations collectés par nos sens et par les réflexions mentales qui s’en suivent.
Alors que les liens avec la Source ne sont pas rompus, (comment pourrait-il en être autrement …), la conscience de cet état de choses invite à faire silence et se mettre dans un état de disponibilité et d’ouverture pour entendre le « presqu’inaudible » murmure essentiel, celui qui rend possible le dialogue intérieur.

Pour terminer, je ne résiste pas à la tentation de vous transmettre un court extrait du livre de Richard Doyle déjà évoqué, p.75 et 76 :
 » Il est difficile de retracer l’origine de l’étude des astres, qui semble aussi vieille que l’humanité. Cependant, il apparaîtrait normal pour un esprit scientifique cartésien de penser que l’une des premières sciences exotériques physiques, l’astronomie, émana de l’observation des cieux et qu’en conséquence l’astrologie naquit de celle-ci.
« Mais l’approche spirituelle est tout autre. Car l’astrologie au sens pur du terme est une vérité occulte transmise à l’humanité par des entités spirituelles. Elle est la science qui traite des énergies et des forces qui conditionnent et gouvernent l’univers émanant de la volonté du divin, et cette connaissance nous est transmise afin d’accroître notre horizon de compréhension de la relation étroite qui existe au niveau du plan divin entre les entités humaines, planétaires, solaires et cosmiques.
[…]
« L’humanité, au fil de ces découvertes, améliora graduellement ses connaissances de l’univers et constata, au fur et à mesure qu’elle reprenait contact avec le cosmos, que notre perception de l’emplacement du « centre unificateur de cet univers  » évoluait constamment. Ce qui corroborerait les enseignements mystiques des anciens sur la composition hiérarchisée et intégrée de l’univers formant un ‘Tout’.   »

 

L’astrologie est un terme utilisé donc dans des acceptations diverses, et débouchant surtout sur des pratiques et des interrogations diamétralement opposées parfois.
Elle peut tout aussi bien:
perpétuer l’illusion, le rêve ou le cauchemar, c’est selon,
tenter déjouer la présupposée fatalité et les écueils liés au quotidien,
espérer découvrir ce que le futur nous promet …
gardant ainsi tant le consultant que le consulté sous le voile de l’ignorance,
que dynamiser un processus de libération des multiples conditionnements,
générant un état progressif d’ouverture, de présence et d’accueil,
antichambre spirituelle d’une vraie conscience élargie, d’une vraie connaissance de soi.

Jean-Loup Gobert, février 2021

 

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